Header Compagnie - Laura Demangel

Artiste transversale, Laura Demangel cherche dans sa démarche à questionner tant les codes de la représentation, que les contours des champs artistiques. Elle a suivi une formation pluridisciplinaire : danse, théâtre, piano, chant, acrobatie et masques.

Enfant, elle débute le piano et la danse classique qu’elle continue jusqu’à l’adolescence, notamment avec Norio Yoshida. Elle intègre ensuite la section professionnelle d’Art Dramatique du CNR de Montpellier ; puis continue sa formation à Paris – 4 ans en Arts de la Scène à l’Entrée des Artistes.

Outre la danse contemporaine qu’elle poursuit, elle se forme à différentes approches corporelles – auprès de Kirstie Simson, Thierry Baë, Yves Marc, Ivo Dimchev… mais aussi Ariane Mnouchkine et Erhardt Stiefel – parmi ceux dont la rencontre a été déterminante. Elle tourne dans des films, travaille comme modèle – défilés, shootings, parutions et expositions avec de grands photographes – J.F. Gaté, S. Soeva ; et chante dans des groupes de rock. Parallèlement elle danse dans des contextes divers, notamment en intégrant pour plusieurs créations danse-théâtre le JTC – Jeune Théâtre Contemporain et le T2M d’Adriano Sinivia.

La vitalité des projets et de la pensée intermédiale autour du cinéma, l’amènent à s’installer à Bruxelles, où elle participe à des réalisations performatives et projets participatifs à la croisée des arts ; ainsi qu’à des films comme danseuse, actrice et assistante réalisatrice avec Mary Jimenez, Thierry de Mey, Philippe Bourgueil, Joss de Pauw…

Son expérience du “corps en représentation” va de pair avec un engagement et une réflexion incarnée sur ce qu’est le corps des femmes – considéré comme « public » et intégré comme tel dans les représentations intimes. Domaine Public/Projections Privées est le titre de son premier projet expérimental, qu’elle développera ensuite pour former la trame de ses pièces. Sa recherche l’emmène au Brésil, laboratoire exemplaire pour questionner le corps en tant que lieu des structures intégrées de pouvoir et de hiérarchie – et possible outil de libération. Titulaire du BEMDF du CREPS de Montpellier, elle travaille dans différentes Académies de Capoeira ainsi qu’avec Grupo Corpo, Primeiro Ato et DDD Hermann.

Laura Demangel, chorégraphe

A son retour en Europe, elle se forme à différentes méthodes somatiques et suit le Training du Danseur au CCN de Montpellier dirigé par Mathilde Monnier. Elle collabore avec Lila Greene – Cie Sunset pour plusieurs pièces.

Elle conçoit le “corps en mouvement” comme un moyen d’autonomisation et d’ouverture au monde, à soi et à la créativité. Elle intervient régulièrement en Danse à l’École, depuis son tout premier PREAC avec Marcelle Bonjour. Dans la même optique elle est formatrice au CREPS de Montpellier pendant 7 ans pour les “Pratiques Douces” – yoga et pilates, et pour la “Relation Musique et Mouvement”. Coach diplômée, elle travaille avec des acteurs en Angleterre et en Belgique et enseigne yoga et méditation pendant de longues années, alimentant sa démarche de l’expérience directe de la présence au corps.

En 2009, lors d’une Académie d’Été consacrée à “La Danse dans la musique de J.S. Bach”, Laura découvre le travail de Béatrice Massin. Rencontre déterminante : Béatrice l’accompagnera sur la création de deux de ses projets : La Divergente et La Poupée Précieuse sélectionnés pour La Pépinière des Chorégraphes.

En 2010, elle participe à la création de la Compagnie ANIMA avec pour ambition, l’ouverture et l’invention de liens entre Tout – domaine artistique, et Tous – groupes et personnes. Elle y entreprend une démarche d’exploration d’états-sources du mouvement, qui l’emmène à élaborer un modus operandi de son travail, recherche/collecte de données kinesthésiques impliquées dans la manifestation d’un état de corps identifié. Elle en explore les formes artistiques dans son écriture chorégraphique, en alliant précision des paramètres et liberté dans leur appropriation.

En 2013, elle écrit et interprète avec le musicien David Caulet en live Solo pour une Blonde. Jonglant avec les codes de la représentation, elle y dénonce la violence et l’ambiguïté des stéréotypes. La même année, elle rencontre le travail de Benoit Lachambre et participe à Charmeur de Serpents au CCNLR. Cette première fois – suivie d’autres rendez-vous – TCU au Mai à Montréal entre autres, la conforte dans sa propre approche kinesthésique du mouvement. Et l’encourage à affirmer l’improvisation comme partie intégrante de son processus d’écriture. Si leurs deux approches sont bien distinctes, ils partagent le goût d’une danse exploratoire – et une certaine vision de leur engagement.

Elle conçoit de plus en plus ses créations pour amener le public à être acteur de sa propre expérience. Dans 10 moi ! , il est co-auteur avec les interprètes, du matériau même du spectacle. En 2019, la pièce est récompensée par le prix national de l’Innovation Artistique Culture et Santé de la FHF (Fédération Hospitalière de France).

Aujourd’hui elle participe à des projets communs, créés avec d’autres artistes-complices – notamment Benoit Lachambre à l’Atelier de Paris. Et initie les siens propres au sein de la compagnie Anima – ainsi About : blAnk important projet de territoire en Occitanie, mêlant recherches  et créations pluridisciplinaires (photo, collectage, vidéo, danse, sound design).

Elle est en création pour Mute qu’elle performe avec Thomas Esnoult, duo dansé qui met en résonance des paroles de femmes sur les violences “ordinaires”.