OzO
Rituel et Résonnance
C’est une expérience esthétique qui aspire à l’harmonie dynamique.
C’est toucher l’être dans son espace intime.
C’est une façon de resituer l’individu et sa souffrance au centre d’un processus collectif.
OzO est un hommage au terme navajo Hozoh* qui allie de façon indissociable beauté et santé.
Ranimer l’ambition de vie : danser en résonance avec une personne, la connecte avec son être intime tout en la reliant aux autres – et peut éveiller sa propre capacité de résilience.
« Quand je la vois danser, j’ai l’impression que moi aussi, je peux bouger mes jambes. » dit L.
Danser pour, c’est danser avec…
C’est mettre en espace la maladie/l’accident au-delà des limites du corps individuel, dans le corps du monde. C’est une expérience qui engage chacun – patient, famille, soignant et artiste, dans sa totalité et dans son rapport à l’univers dynamique.
L’approche somatique s’adresse au corps « élargi » pour impliquer chacun dans le processus. Le geste artistique partage de l’imaginaire, du commun, du poétique, il est ouvert, libre d’interprétation et d’appropriation, détaché d’une volonté de résultat.
Le projet prend 2 formes, modulables, en fonction de la motricité :
Danser pour : le patient est spectateur, récepteur plus ou moins actif.
Danser avec : le patient est le danseur qu’il veut/peut être, pratiquant selon ses propres capacités dans l’instant.
Le process s’ajuste à des publics différents – individuel ou en groupe –, dès lors que les équipes s’approprient le projet en fonction de leurs objectifs.
Déroulement
> Rencontre avec l’équipe soignante afin de permettre une appropriation par tous du projet dans sa globalité ; chercher à (r)établir le lien entre souffrance individuelle et environnement collectif.
> En amont et entre les dates : réflexion de l’équipe et choix des personnes qui bénéficieront du dispositif ; annonce aux patients, de façon individualisée, discussion avec les familles ; échanges autour de l’expérience de chacun avant/après ; attention prêtée aux signes non verbaux.
« J’envisage les patients présents comme des partenaires de la même façon que les danseurs sur un plateau, exactement de la même façon. » – Laura Demangel
Ce projet s’est déroulé de 2019 à 2020 au CHU de Nîmes avec le soutien de la DRAC Occitanie, de l’ARS Occitanie et du CHU dans le cadre du dispositif Culture et Santé.
En 2021 avec l’Hôpital de Jour du CHU de Montpellier avec le soutien de Culture et Sports Solidaires et du Domaine d’Ô.
« Ce qui se lit sur le visage de nos patients, qui ont des difficultés à communiquer est magnifique, on ne peut que remercier Laura. » – N.Bessière, cadre de soin en EVC-EPR.
Une danse aux corps perdus. Midi Libre, 29/01/2019
*Hozoh peut se traduire de deux manières : beauté reliée à une conduite, à des gestes, à des objets, à des œuvres et santé en rapport avec des soins, une guérison. In S. Crossman et JP. Barou, Enquête sur les Savoirs Indigènes, p143.
Hozoh, c’est être en harmonie avec l’univers. C’est être bien dans son corps, en sécurité, en accord avec soi et tous ce qui nous entoure. C’est un état intérieur qui surgit quand tout est à sa juste place. Hozoh, c’est aussi quelque chose qui protège la beauté, qui veille à ce qu’elle puisse être.
OzO_Ateliers
Le principe fondamental d’OzO est l’empathie, soit la capacité à ressentir l’autre de l’intérieur – dans les deux sens.
Éveiller la conscience de son propre état somatique et des émotions présentes.
Ouvrir la perception à ce qui nous environne, permet d’expérimenter d’autres modes de relations.
Les ateliers proposés au personnel accompagnant ont pour objectifs que chacun :
– éveille ses propres sensations corporelles par le biais du mouvement
– découvre comment on peut laisser son corps « être dansé »
– entre en relation avec ce/ceux qui l’entoure(nt) en développant une conscience perceptive plus large
– mette en jeu son imaginaire pour un voyage sensible
Il n’y a pas d’intention de forme, de modèle, de réussite… mais plutôt le plaisir de découvrir de façon ludique, son ressenti physique dans le mouvement.
Un entretien, une relation, un geste thérapeutique… peuvent se charger de poétique et s’adresser à l’imaginaire intime de chacun – pour le meilleur. Et ainsi, s’inscrire dans un processus qui pourrait favoriser la « guérison poétique ».
Ces ateliers s’adressent à toutes les professions qui sont confrontées à la fragilité, celle des personnes qu’elles accompagnent et la leur. Ils donnent des outils qui favorisent une meilleure qualité de vie dans l’espace professionnel. Ils ne nécessitent que le désir de s’engager dans une démarche collective de « faire au mieux, ensemble et pour tous ».
Ils peuvent se dérouler soit en accompagnement du projet OzO, soit indépendamment.