Solo pour une Blonde
Création 2014
Face à face hypnotique d’une femme et de son image.
Solo pour une Blonde est un travail sur l’objectification sexuelle. Ou comment une femme s’envisage en intégrant comme motif central, la valorisation de sa personne comme objet de désir.
Consentir… désirer, choisir, rejeter, sombrer… consentir encore, accepter, baisser les armes, se dissoudre… consentir à nouveau, se soumettre… refuser, chasser, éructer… refouler, réprimer, disparaitre… revendiquer… consentir…
Notre besoin d’être aimé nous pousse à rechercher perpétuellement l‘acceptation dans le regard de l’autre. Tel Sisyphe dans ce cycle sans fin, nous construisons, déconstruisons et reconstruisons l’image que nous avons de nous-même. La danse, comme une tentative de questionner et de rassembler ces images multiples de nous-mêmes – morceaux épars.
Le langage chorégraphique éprouve cette tension intérieur/extérieur : le corps y est à la fois médium de la représentation et extension de l’espace intime.
« Prise : ce mot me terrifie et me rassure. C’est étrange, ça me donne l’illusion que quelqu’un existe en moi, qu’on prend et qu’on reprend, que j’ai quelque chose. Après, on coupe, mais un instant, j’ai été dans l’œil du viseur. J’ai existé. Je sais que j’appartiens au public et au monde entier, parce que je n’ai jamais appartenu à rien, ni à personne. Quand vous n’appartenez à rien, à personne, comment ne pas vous dire : j’appartiens à tous ceux qui veulent de moi. »*
Il s’agit de cette femme-là, la femme générique qui prend corps dans la caresse du regard de l’autre – jusqu’au vertige. Qui se cogne à ces images plaquées, contraignantes, des formes, des stéréotypes. Qui s’adapte, se coule, se fond – qui flotte entre soumission passive et ivresse addictive.
« Un solo hypnotique qui renverse bien des clichés…Superbe, fragile et pudique mise à nue : elle marche, elle est seule et elle attend… une parole, un surgissement qui jamais ne vient… On dirait qu’elle a raté le train du monde et qu’elle erre en enfance… Des élans magnifiques et impuissants, la grâce et la beauté lunaire du fol espoir : la danse de Laura Demangel dans son habile maladresse, sa beauté inaccessible, nous parle de la vie qui est une quête, du vivant qui se heurte au mur parce que justement, il est vivant ! … Les images sont magnifiques, percutantes, bouleversantes, humanisantes au possible. » – C. Garrel
La pièce a été créée le 27 mars 2014 à la Maison du Peuple de Balaruc les Bains.
Conception, chorégraphie, interprétation : Laura Demangel.
Création lumière : Christophe Mazet.
Création musicale : David Caulet.
Assistante : Gypsy David.
Création vidéo : Julien Cano, Renaud Dupré.
Piano : Nicolas Martin.
Création photos : Fabien Druenne.
Photographe plateau : Marie Clauzade.
Régie générale : Laurent Aubry.
Durée : 55 min
Partenaires
Production : Cie ANIMA.
Coproduction : Maison du Peuple – Balaruc-les- Bains, Festival Sand pour Sand Danse
Avec le Soutien de la Ville de Montpellier et de la Cie Didier Théron.
Avec l’Aide du Centre Chorégraphique National de Montpellier / Occitanie, du Conseil Départemental de l’Hérault, du Pôle Danse de la Ville de Montpellier/Maison pour Tous Léo Lagrange, de Kawenga/Centre Régional des Arts Numériques, l’ARTDA CG 34, Idscènes et de l’atelier Yann Lheureux.
*Marilyn Monroe in Dernières séances, M. Schneider.